Autobiographie
DIDIER RAOULT
Parution : octobre 2023
29,95 $
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Bio/témoignages
Quand vous avez déjà lu L’Iliade et L’Odyssée à douze ans dans l’édition originale et qu’on vous découvre, trois ans plus tard, un QI de 180 alors que la moyenne oscille entre 90 et 110, on se dit que de tels atouts exigent qu’on devienne le meilleur du monde dans les domaines de son choix.
Or le jeune Didier rêve d’être un marin au long cours… Son père n’est pas très emballé ! Médecin militaire, celui-ci a monté à Dakar – où Didier est né – un laboratoire de recherche en nutrition qu’il gère avec son épouse infirmière, ex-fiancée officielle d’Henri de Montherlant et petite-fille de Paul Legendre, qui créa l’hôpital Claude-Bernard. Mais soit ! Que Didier embarque, mais s’il est déçu, il devra faire des études de médecine.
Il a été déçu, il est donc devenu médecin. Puis il s’est passionné pour la recherche et pour la formation des jeunes étudiants qu’il a poussés, nombreux, vers le top niveau. Il a fait plusieurs découvertes majeures dans le traitement des maladies infectieuses, avant d’être choisi pour créer l’IHU Méditerranée Infection de Marseille.
Toute sa vie durant, il a voulu aller vite, au risque parfois de s’égarer. Très tôt, il a reçu de très séduisantes propositions des États-Unis, mais chez les Raoult, on aime Marseille et on y reste !
Bref, dans ce livre, Raoult se révèle sans détours. Tout y passe : ses origines bretonnes, ses ancêtres illustres, la brutale et tragique disparition de son père, son amour pour l’Afrique, dont il a formé les plus grands médecins et chercheurs, la peine qu’il éprouve à voir son pays, la France, perdre graduellement de son influence, ses découvertes et celles de la famille de chercheurs qu’il a patiemment construite autour de lui, ses contributions comme président d’université ou conseiller des puissants, les jalousies qu’il a toujours suscitées et, enfin, son traitement du covid 19 par la chloroquine qui a fait couler tant d’encre et de salive. Il dévoile aussi ses convictions intimes, y compris les rapports réguliers mais compliqués qu’il a toujours entretenus avec le personnel politique sans jamais souhaiter s’y impliquer, parce qu’il estime que ce n’est pas son rôle.
Car Didier Raoult, malgré son ego affirmé, ses nombreuses découvertes et sa notoriété, est resté avant tout un médecin, un soignant. C’est en tant que tel qu’il a mené sa guerre contre les grands groupes pharmaceutiques et leurs « nouvelles molécules », très chères et pas toujours efficaces, alors que tant d’anciennes, plus abordables, ont fait leurs preuves depuis des siècles mais disparaissent inexorablement.
Cette guerre, c’est pour les patients qu’il l’a menée. Espérons que quelqu’un prendra la relève maintenant qu’il a été mis en retraite. Enfin, « retraite »… Quand on lui demande comment il occupera ses jours, il répond, philosophe : « Je ferai du bateau avec ma femme »… avant de préciser que « deux ou trois » thèmes de recherche continuent de titiller sa curiosité.
On est donc en droit de penser qu’il ne s’en tiendra pas à la navigation de plaisance.